Cie Passeurs de Mémoires
DOMINIQUE LURCEL
L'Amériqe n'existe pas
de Peter bischel : Histoires enfantines, Gallimard 1971
Une proposition de Passeurs de mémoires & Les pieds dans les Mots
Mise en scène : Dominique Lurcel
Jeu : Guillaume van’t Hoff
Scénographie : Adèle Ogier
Costumes : Marion Duvinage
Lumière, projections : Guislaine Rigollet
Tous publics à partir de huit ans.
Durée : 1 heure.
Théâtre Essaïon Paris - 6, rue Pierre au lard (à l'angle du 24 rue du Renard) 75004 Paris
Du 27 septembre au 26 octobre 2020 : Les dimanches à 18h, lundi à 19h15 puis
Du 02 au 16 novembre 2020 : Les lundis à 19h15
Création le 15 DÉCEMBRE 2019 → l’Aqueduc de Dardilly (69)
Production : Passeurs de mémoires
Coproduction : Production Passeurs de Mémoires - Merci au TNP (Villeurbanne), au Toboggan (Irigny) et à l’Aqueduc (Dardilly) pour leur amical soutien
©FondationFolon @adgp2019
Teaser DU SPECTACLE
Un petit bonhomme. Chez lui. Seul. On devine, à l’extérieur, un monde gris, répétitif. Peut-être lourd ; peut-être anxiogène. Chez Henri Michaux, notre petit bonhomme s’appellerait Plume ; chez Jean Tardieu : Monsieur ; chez Jacques Prévert : Quelqu’un. Il pourrait dire, comme Boris Vian : « Je veux une vie en forme d’arête ». Il est leur frère à tous.
Il partage avec eux leur insatisfaction du monde tel qu’il est. Et comme eux, il le questionne, ce monde, il cherche des moyens pour « intervenir », pour le transformer.
Donc, il parle. A lui-même ? Aux autres ? C’est sans importance. Il raconte. Ses récits lui tiennent lieu d’action. Ses histoires – les invente-t-il ? Se contente-t-il de les transmettre ? – partent toujours du quotidien le plus banal, que décident de remettre en cause des personnages étranges, obstinés, ou d’autres qui, un beau jour, « s’arrêtent », disent : « ça suffit ». L’un décide de « ne plus rien savoir », l’autre entreprend de vérifier que la terre est bien ronde, le troisième, impuissant à changer les choses, décide d’en changer au moins les mots…Et peu à peu, en douceur, chacun, à tour de rôle, remet en question des vérités qui nous sont imposées depuis le plus jeune âge. Et chacun, à tour de rôle, nous entraine dans sa quête, dans sa lutte, dans l’élaboration, parfois laborieuse, toujours excitante (jusqu’où va-t-il pouvoir aller ?) de son utopie. De sa démarche radicalement poétique, au sens originel du terme : fabricant de mondes…
Certes, le retour à la « vie normale » ne se fait pas toujours sans douleur. Le « réel » se charge du rappel à l’ordre. Mais le temps d’une histoire, on a voyagé, on a quitté les rivages connus, on a fait fi des limites imposées par le quotidien, on a respiré large, on s’est confronté à d’autres logiques, à d’autres univers. On s’est révolté, parfois ; on a souri, souvent. Et puis notre homme n’abandonne jamais. Tel Sisyphe, jamais découragé, il s’immerge très vite dans de nouvelles constructions imaginaires, qui révèlent, à chaque fois, des horizons inconnus.
En tout cas, quel que soit notre âge, il nous y entraine, à chaque nouvelle envolée, irrésistiblement. La vie est ailleurs, disait Milan Kundera.
Le texte/ Peter Bichsel
Né en 1935 à Lucerne, mais grandi dans le nord de la Suisse à Olten, Peter Bichsel fut instituteur, puis conseiller politique, avant de donner des chroniques dans les journaux et des cours d'écriture dans des universités américaines. Histoires enfantines, qu'il a improvisé et composé à haute voix dans des cafés, et dont il a donné des enregistrements à succès, a été traduit dans le monde entier et souvent adapté au théâtre. Deux autres livres à la prose transparente et à la poésie dépouillée sont parus en France : Le Laitieret Les Saisons(Gallimard). La légende dit qu'il a juré de ne jamais mettre les pieds à Paris. Il l'a pourtant fait, une fois, pendant le Tour de France, pour les besoins d'un documentaire (Chambre 202), sans quitter cependant sa chambre d'hôtel de la gare de l'Est.
REVUE DE PRESSE
C’est l’histoire d’un homme qui raconte des histoires d’autres hommes : l’un veut vérifier que la Terre est ronde, l’autre change les mots des objets, un troisième ne veut plus rien savoir…
Entouré d’un amas de cartons, le comédien, seul en scène, porte la voix de tous ces personnages étranges qui, tout en livrant leurs insatisfactions, leurs incompréhensions, leurs folies, s’interrogent un beau matin sur des vérités toutes faites et, peut-être à la façon des enfants, soulèvent des questions essentielles sur leur quotidien. Adapté des Histoires enfantines de Peter Bichsel, ces récits entre voyage imaginaire et absurde, fragilité et exaltation, sont une tentative poétique de réinventer le monde.
Françoise Sabatier-Morel TELERAMA
A la fois juvénile et vieillot, Guillaume van’t Hoff nous entraîne dans un univers absurde et poétique : on devine, chez les êtres imaginés,
une solitude extrême, qu’ils peuplent de leurs fantaisies et de leurs rêves. Avec eux, le comédien questionne notre société normative et
cherche à prendre la tangente…Il nous fait voyager pendant une heure dix, loin des rivages connus vers d’autres horizons, à la rencontre de
vies minuscules et d’une humanité différente… Avec une ironie amusée et amusante .
Mireille Davidovici THÉÂTRE DU BLOG
Ainsi , ces libertaires, asociaux, obsessionnels ou poètes, dont le dénominateur commun est sans doute la solitude, reconstruisent le monde, leur monde…Avec son physique de gamin frêle et malicieux, endossant -et portant- tous les rôles, Guillaume van’t Hoff, comédien aguerri et empathique, s’avère, sous la direction de Dominique Lurcel, un exceptionnel conteur
Martine Piazzon FROGGY'S DELIGHT
Que va-t-on voir surgir de tous ces cartons ? On dirait presque ici ou là de la poussière d’étoile… Les histoires se suivent, les envies, les détails nous sont servis par Guillaume van’t Hoff, qui sait parfaitement modifier chaque demie seconde en une autre demie seconde, qui ne ressemble en rien à la précédente…
Nicolas Brizault UN FAUTEUIL POUR L'ORCHESTRE
Pour donner à voir cette absurdité attendrissante, Guillaume van’t Hoff brasse des phrases, des cartons, des rythmes de plus en plus hallucinés, en les éclairant du sourire de l’enfant qui contemple son propre horizon, de lui seul perçu, parce que seul l’enfant est imperméable, par nature et par poésie
spontanée, à l’asphyxie du conformisme.
Annick Drogou SPECTACLE SELECTION
Transformer le monde par le langage, quelle belle proposition ? Ces Histoires enfantines ne le sont pas tant que ça. Faussement naïves, elles
invitent à rompre la glace de la conformité, à faire un pied-de-nez à notre monde normatif et à cultiver notre jardin intérieur sauvage au sein duquel chacun jouit d’une liberté inaliénable.
Un spectacle délicat, souriant, qui déploie les profondeurs du texte sans y paraître. Guillaume van’t Hoff porte à merveille ces fantaisies poétiques qui ont l’insolence des enfants toujours en contestation de la règle pour
comprendre et mettre à l’épreuve le monde qu’ils découvrent.
Corinne Denaille WEB THÉÂTRE
Cet ovni théâtral ouvre avec bonheur les portes de notre imaginaire. Les clins d’oeil fusent et nous rappellent pêlemêle Jacques Prévert, Jean Tardieu ou encore Henri Michaux. Ces histoires et ces récits font l’objet de mélopées compulsives et entêtantes ouvrant la voie à une salutaire remise en question. Ce spectacle aux résonnances poétiques nous entraine dans un voyage au long cours aux horizons inconnus et lointains mais sûrement en étroite connexion avec nous-mêmes !
Laurent Schteiner THEATRES.COM
L’EQUIPE
Le jeu : Guillaume van’t Hoff
Guillaume van’t Hoff est un comédien polymorphe. Il a, certes, joué dans une trentaine de spectacles « classiques » -dont les célèbres Exercices de style, de Raymond Queneau, dans la mise en scène de Michel Abécassis, présente depuis 18 ans sur les scènes françaises ; Il a joué Büchner, Molière (sur un monocycle…), Lope de Vega, Musset, Marcel Aymé…Il est depuis deux ans un extraordinaire Lucky dans En attendant Godot, de Samuel Beckett, mis en scène par JC Sachot.
Mais sa formation très diversifiée, dans les années 80, (cours Jean Périmony, Théâtre de l’ombre, stages de mime, de chant, d’acrobatie, de clown, avec des formateurs aussi variés que Bruce Myers, le Roy Hart Theater, Sylvain Maurice), ses expériences prolongées auprès de diverses troupes à l’étranger (Grande-Bretagne, Australie, Autriche), sa capacité à jouer indifféremment du tuba, du concertina ou de l’accordéon, sa maitrise du jonglage, de l’échelle d’équilibre, du monocycle… lui ont permis de se confronter à l’univers de l’Opéra (Le Barbier de Séville, mis en scène par Coline Serreau), et, fréquemment, à celui du cirque.
Il est capable d’endosser tous les rôles, tous les physiques, d’avoir tantôt 15 ans, tantôt 90…
Depuis 2007, il est clown à l’hôpital, dans le cadre de l’association du Rire médecin.
Il a déjà travaillé à deux reprises sous la direction de Dominique Lurcel : dans Folies coloniales,Algérie, années 30(2009/2012), et dans L’Exception et la Règle, de Brecht (rôle principal du marchand), en 2010.
La scénographie : Adèle Ogier
Formée à l’Ecole Boulle, puis à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris dont elle sort major de promotion en scénographie, elle aime créer des scénographies qui soient de véritables supports ludiques et sensoriels, pour les acteurs comme pour les spectateurs. En cela, elle favorise la malléabilité, la mobilité voire la faculté de métamorphoses des éléments qu’elle conçoit, et aime mettre en avant des matières et matériaux utilisés « en quantité », de façon brute ou détournée.
Elle a travaillé notamment : côté théâtre, avec Guy Claude François, Julien Gaillard, Karl Naëgelen, Christophe Guétat, Alfred Spirli, Nicolas Villenave, Abdul Alafrez, Julie Lardrot, Phia Ménard, Adèll Nodé Langlois, Cille Lansade, Delphine Lanson…(théâtre d’objets, cirque, magie, théâtre) ; côté cinéma, avec Eric Jameux, Jean Baptiste Delaubier, Mohammed Ismaël (chef déo sur 7 courts et moyens métrages, 1 long). Elle codirige L’atelier du vent, compagnie dans laquelle elle écrit et met en scène des pièces visuelles, et prolonge ses recherches scénographiques en collaboration avec différentes compagnies.
Les costumes : Marion Duvinage
C'est au sein de la Cie d'art de rue Kak40 que Marion affirme son désir de jouer avec matières et vêtements.
Après des études d'histoire de l’art, elle intègre un Dma costumier-réalisateur à Nogent sur marne.
Depuis 2007, elle participe à de nombreux projets notamment avec le théâtre de la Mezzanine, la Cie Mano Labo et L'IVT où elle développe une approche quittant le vêtement traditionnel en jouant avec le corps et les matériaux pas toujours textiles.
Elle collabore également dans des lieux comme le Théâtre du Peuple, le Théâtre Gérard Philipe et le cirque équestre Zingaro en réalisation et accessoires.
Elle développe aujourd'hui des expérimentations vers la lumière et l'électronique embarquée adaptée au textile en créant une robe en fibre optique pour le Théâtre du Palais Royal, ainsi qu'un travail plastique autour de masques interactifs et naïfs exposés lors de la fashion and tech week.
Pour Dominique Lurcel, elle a créé précédemment les costumes de Nathan le sage, en 2017.
La lumière : Guislaine Rigollet
Diplômée de l'ENSATT en 2001 du département réalisation lumière, après un mémoire de fin d’études consacré aux interactions entre la lumière et les textiles (« lumière et textiles : de l’opacité à la transparence »), elle s’intéresse à toutes les formes de spectacle vivant.
Abordant les projets en « artisan » au service du spectacle, c’est par l’écoute et l’échange qu’elle essaie de proposer une lumière juste, sensible et efficace, qui passe souvent par la simplicité.
En 2016, elle se forme au mapping vidéo. Elle explore ainsi l’intégration de la vidéoprojection à sa pratique de la lumière (mouvement, matière, cadrage…), à exploiter pour éclairer les corps et modeler l’espace scénique, et non uniquement pour projeter un média sur un écran.
Comme éclairagiste, elle met en lumière des spectacles de théâtre, de danse et des ensembles musicaux. Elle collabore entre autre avec les compagnies Ariadne/Anne Courel, Brainstorming Cie, Chiloé/Isabelle Paquet, A Corps Bouillon/Cécile Bergame, La Baraka/Nawal Lagraa,… En collaboration avec Ludivine Defranoux , elle aborde l’installation plastique avec un travail autour de Barbe Bleueet du féminisme.
Régisseuse lumière, elle tourne en France et à l'étranger : pour la marionnette (Cie Philippe Genty, Cie MA, Cie Chiloé), pour le théâtre (Cie Parnas/Catherine Marnas, Cie Michel Raskine, Les trois 8, Cie Passeurs de mémoires, Cie Brainstorming, Cie feu Follet, …), pour la danse (Cie Kafig, Cie Le grand jeté, Arushi Mugdal/Roland Auzet)