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La France, les Belhoumi et nous 

Bilan d’un projet théâtral en lycées, Villeurbanne, octobre 2018/mais 2019 

(à partir de l’enquête de Stéphane Beaud : La France des Belhoumi, portraits de famille, 1977-2017.La Découverte, 2018) 

Le projet s’est mis en place entre octobre 2018 à Villeurbanne, (Lycées professionnels Marie Curie et Faÿs) et novembre (Lycée Brossolette) : il a concerné 70 lycéennes et lycéens. 

Au lycée Professionnel Marie Curie, il a concerné les 24 élèves d’une classe de seconde section Relation avec le client, mélange très équilibré filles/garçons. Des élèves assez timides, mais avec lesquels la confiance s’est établie dès le début. 

Au lycée Professionnel Faÿs, deux classes ont participé au projet : une première PLP, uniquement composée de garçons, 12 élèves. Contact également positif, mais là encore, grande timidité. L’autre groupe était une classe de BTS Chaudronnerie (10 garçons + une fille, de 20 à 35 ans), dans un premier temps intéressée mais aussi un peu sur ses gardes (« A quoi ça va nous servir, ce truc-là ? », sans compter quelques réflexions nettement islamophobes…). 

Dans ces deux lycées, le rythme d’interventions, soumis aux nécessités des formations en alternance, a subi d’importantes variations, forcément perturbantes : plusieurs semaines d’affilée depuis octobre (deux heures par semaine pour chaque classe) puis de longues interruptions, pouvant aller jusqu’à six semaines.. 

Au lycée Brossolette, il s’agissait au départ d’une seconde générale (34 élèves, mixité équilibrée). Bon contact mais classe trop nombreuse et, surtout, très agitée et bruyante. Grandes difficultés de concentration alternant avec des moments forts (notamment dans les échanges et les discussions). 

Ici, pas de formation en alternance, mais très peu d’heures d’intervention : depuis la fin novembre, trois séances, une, consacrée à la présentation du projet ; une autre, à la venue de Stéphane Beaud, une troisième (trois heures) de « tentative de théâtre ». Puis, entre janvier et mai, trois séances en tout, qui n’ont pas permis de fidéliser l’ensemble de la classe au projet, malgré l’investissement total de l’enseignante, Mme Françoise Grollier. 

Stéphane Beaud a rencontré tous les élèves. Ceux de Marie Curie le 27 novembre 2018, profitant de sa venue à Lyon (rencontre que j’avais organisée ce jour-là avec la librairie Passages, à Lyon) ; ceux de Faÿs et de Brossolette le 11 janvier 2019, au lendemain de la soirée organisée au Rize, Centre culturel de Villeurbanne partenaire du projet, autour de Stéphane Beaud et de son livre –soirée à laquelle on a eu la surprise de voir venir une grande partie de la classe de seconde de Marie Curie, que le sociologue avait déjà rencontrée. 

Ces rencontres avec Stéphane Beaud ont achevé d’« accrocher » » les élèves au projet. Son empathie avec ses « personnages », sa faculté de s’adapter sans la moindre démagogie à son auditoire, son discours sans tabou sur les difficultés rencontrées par les Belhoumi (et, en creux, sans doute, par un certain nombre d’élèves) mais aussi sur la façon dont les membres de la fratrie ont réussi à surmonter peu ou prou ont passionné les élèves. Beaux échanges ensuite, notamment à Brossolette. Quant aux BTS de Faÿs, cela a été pour eux le moment de la bascule. 

Le 27 novembre, Stéphane Beaud était accompagné d’Anne Chemin, journaliste au Monde (article paru le 11 janvier 2019) 

L’équipe des cinéastes de l’association Acte public a été associée au projet depuis le début. Elle a filmé mes premières rencontres avec chaque classe, tous les moments de présence de Stéphane Beaud (librairie, Rize et classes); elle est venue régulièrement filmer, dans chaque lycée, des séances de travail. Elle a consacré, fin avril, une de ses émissions Culture et Diversité au projet, avec la participation de la classe du lycée Marie Curie. Elle a filmé intégralement la « générale » du 9 mai ainsi que la représentation du 15 mai. 

Le rôle des équipes pédagogiques ( Anissa Souaker et Emmanuelle Tournoux –CDI- à Faÿs ; Françoise Grollier à Brossolette ; Géraldine Talabot, Sophie Aviron, Kirsen Tallaron –et Nathalie Batail, CDI, à Marie-Curie) et leur implication ont été déterminants. Ils ont permis de relativiser en majeure partie les problèmes d’ordre technique (nombre d’heures insuffisant, temps d’alternance...) et d ‘éviter que le « soufflé » ne retombe entre deux séances. En l’occurrence, l’articulation a été magnifique. Au Lycée Marie Curie, tout particulièrement, l’entente a été totale et chaleureuse. Les trois enseignants partenaires se sont pleinement investis dans ce projet, donnant de leur temps, jouant à fond leur rôle de relais. Un rôle qui s’est avéré essentiel dans la réussite finale. 

Il y a eu certes, chez les élèves, de grandes disparités dans le désir (ou non) de jouer ; dans l’énergie (ou non) de la transmission. En revanche, ce qui est certain, c’est que toutes et tous se sont sentis concernés. Peu à peu, entre octobre et mai, ils sont entrés dans l’univers des Belhoumi. Ils s’en sont « nourris », pas seulement par des éléments pris dans le livre : Stéphane Beaud m’a confié (avec l’accord de la famille) des centaines de pages d’entretiens entiers avec certains membres de la fratrie ; j’en ai fait profiter les élèves. Nous avons passé beaucoup de temps en discussions, sans peur d’aborder de front des sujets dits sensibles (sur la « double culture » -mémoire des origines et appropriation de la culture de leur pays actuel-, la religion, l’émancipation des filles de la famille, les discriminations, les conditions de vie, la mixité sociale…). Je les ai tenus aussi au courant des réactions de la famille aux événements actuels –ainsi, de ses réactions aux manifestations qui ont soulevé l’Algérie depuis février, mais aussi des événements plus intimes qui peuvent survenir au sein de la fratrie –mariage, naissances… (SB me transmettait tout…), ce qui a rendu cette « famille de papier » singulièrement proche et vivante… 

Les élèves, par la discussion et le jeu, se sont approprié l’histoire de plusieurs membres de la famille ( priorité à Samira, l’ainée magnifique, au lycée Marie Curie ; à Rachid, le fils prodigue, pour la PLP de Faÿs- Brossolette et les BTS de Faÿs se partageant le personnage, complexe et attachant, du second fils, Azzedine) et plus largement, à travers eux le récit collectif de l’histoire d’une famille, qui est aussi le récit de soixante ans d’histoire de France . Ils ont été ainsi « traversés » par cette histoire qui n’est pas directement la leur, mais qui l’est aussi, autrement, dans son poids d’universalité, une histoire qui, en tout état de cause, les a renvoyé(e)s implicitement à la leur propre et les a aidés –c’est du moins l’espoir qui a sous-tendu ce projet- à y puiser une réflexion et des forces pour se construire, à partir de leurs racines, individuellement et collectivement.

 

A l’origine, l’enjeu de la présentation, le 15 mai, au Rize, était moins d’offrir au public un moment de travail que de réunir les différents groupes, les faire réfléchir ensemble sur les chemins qu’ils avaient jusqu’alors parcourus dans leur seul établissement. C’était aussi la priorité de la « générale » du 9 mai : amadouer l’espace de la salle du Rize, jouer les uns devant les autres (confrontation à un premier public, et prise de conscience de faire partie d’un projet plus large), procéder au montage (et à l’enchainement) des éléments jusque-là séparés –étape qui s’est avérée anxiogène dans un premier temps, aucun groupe n’étant ce jour-là au complet, mais dont l’importance est apparue avec évidence le jour de la représentation. 

Le 15 mai, tout – à défaut de tous…-- était au rendez-vous : l’énergie, individuelle et collective, le sens de la responsabilité et l’écoute intense de chacun(e), le rythme sans faille des ensembles, et leur enchainement. Tout ce qu’exigeait ce type de travail choral, construit sur des jeux de relais dans les prises de parole, où le tempo de l’ensemble et les rebonds de chacun sont les clés de la réussite. 

Fragiles ou non, timides ou pas, toutes, tous, dans chaque groupe, ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Une heure de déroulé sans faille, entièrement « tenu ». 

Et ce fut extrêmement émouvant. Comme le furent l’écoute très intense de la salle, les applaudissements, et le bonheur, la fierté des jeunes comédiennes et comédiens. Et de leurs enseignants. Pour ma part, la phrase la plus gratifiante a été prononcée par une des enseignantes de Marie Curie, très émue à l’issue de la représentation, se référant au fait que c’était leur même équipe qui allait encadrer pendant les deux ans à venir cette classe de seconde : « Pour l’an prochain, c’est gagné ». 

Dominique Lurcel, 28 mai 2019 

NANGIS

De septembre 2003 à juin 2009, Passeurs de mémoires était en résidence à Nangis (Seine et Marne)

ARCHIVES

SAINT-OUEN

La Cie était en résidence d'une année de octobre 2009 à décembre 2010,

à l'Espace 1789

ARCHIVES

ATELIERS TORCY

D'Octobre 2015 à avril 2018, intervention de la Cie auprès de deux classes de CM2.

Mise en scène de deux spectacles.

Théâtre - chant - vidéo

STAGES /ATELIERS

STAGES St-OUEN

UN CHANT DANS LA VILLE saison 2013/2014

Petites formes travaillées le temps de trois stages d'une semaine à L'Espace 1789

Théâtre - chant - vidéo

STAGES / ATELIERS

ATELIER THÉÂTRE

THORIGNY-S/MARNE

saison 2013/2014

Avec LA FAMILLE MOUSTIER, l'atelier théâtre amateur, Céline Bothorel a mise en scène CABARET

ATELIERS CHELLES

De 2010 à 2014, Guillaume Ledun était intervenant au Lycée Gasnier-Guy. Mises en scènes et préparation à l'épreuve du bac théâtre

ATELIER TGP ST-DENIS

saison 2014/2015

Céline Bothorel a fait chanter et jouer des habitants de la cité des Francs-Voisins 

Théâtre - chant - danse

PAROLE DONNÉE

PAROLE DONNEE

Dominique Lurcel a décidé, aux lendemains des attentats de janvier 2015, de créer, dans un sentiment d’urgence, une nouvelle structure théâtrale, comme une « petite sœur lyonnaise » de sa Cie parisienne Passeurs de Mémoires.

Avec une ligne  très précise : mettre la rencontre, l’échange, le débat au centre de sa démarche artistique et culturelle, prioritairement en direction des jeunes générations. Pratique qui a toujours accompagné ses projets, mais qui se veut ici à leur source même.

Parole donnée se veut une « Compagnie d’intervention ». Force de propositions, mais aussi avec une capacité de disponibilité permettant de répondre rapidement à des demandes précises, émanant d’associations « de terrain », de médiathèques ou d’établissements scolaires.

Des interventions de fréquence et de formes  variables : brigades poétiques, mises en espace ou lectures –la brièveté de la forme permettant le temps de la rencontre (l’organisation interne de l’intervention pouvant trouver des déclinaisons elles-mêmes variées), dont le point de départ commun, la « carte de visite »  est toujours une écriture, elle-même suscitant le débat (œuvre dramatique brève –à titre d’exemple : Les Rouquins, de Jean-Claude Grumberg, ou un des Soliloques de Jean-Pierre Siméon-, mais tout autant document historique ou  texte de témoignage.

Des interventions également sous forme d’ateliers en milieu lycéen, avec le partenariat souhaité de l’Education Nationale, du Conseil Régional  et de structures et associations culturelles locales. Le tout, mené par Dominique Lurcel, avec la participation complice de quelques comédien(ne)s lyonnais(es).

Avec un questionnement récurrent, même si décliné sous des aspects variés –et multiples !- , brassant sans exclusive l’ancien et le nouveau - : celui de « tout ce qui rapproche et tout ce qui divise les hommes », celui de l’identité et de l’autre, le « pas comme moi » (Primo Levi).

(Ces axes- prioritaires-  n’excluent évidemment pas la possibilité, pour la Cie, de proposer par ailleurs des projets de créations d’ampleur plus ambitieuse.)

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