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LE BAISE MAIN

Mise en scène : Dominique Lurcel

Traduction : Valéria Tasca

Scénographie et costumes : Elisabeth de Sauverzac

Musique : Sylvain et Benoît Gaudelette

Lumières : Philippe Lacombe

Régie Générale : Thierry Charlier

Jeu : Antonia Bosco (Stella Sarfaty pour la Création ), Janara et Xavier Guittet le gentilhomme

Production : Production Passeurs de Mémoires - Ce spectacle a bénéficié de l’Aide à la Création d’œuvres dramatiques du Ministère de la Culture et de la Communication (DMDTS)


Création à Maison du théâtre et de la danse - Epinay-sur-Seine en janvier 2002 - Lavoir Moderne Parisien (mars 2002) et tournée. Avignon (juillet 2004) dans une distribution renouvelée. Tournée en 2005/2006. 63 représentations

 
© photo  Elisabeth de Sauverzac

La Fable

Naples, 1799 . Quelques Jacobins, nourris des idéaux des Lumières importés par la Révolution Française, fondent la Première République Napolitaine. Mais le peuple, affamé et effrayé par les anathèmes de l’Eglise, ne suit pas. Très vite, la République s’effondre, les Jacobins sont pourchassés, massacrés. On assiste même parfois, selon les chroniqueurs, à des scènes d’anthropophagie : ainsi, à l’époque, déjà, l’on « bouffait du Jacobin »…

Sur ce fond d’utopie avortée, Le Baise – Main propose la rencontre entre l’un de ces « nobles cœurs » qui ont cru en l’avenir radieux de l’Humanité et une femme du peuple qui - famine et nécessité obligent- s’apprête, pour rassasier sa nombreuse et exigeante nichée, à le faire revenir aux petits oignons. On pense à Affreux,sales et méchants ; on pense aussi à Une Journée particulière ; mais plus encore, en plus cruel, à l’univers de Dario Fo auquel tout renvoie : la force et la vitalité des situations, les jeux du burlesque et des émotions - mais aussi la réflexion politique et l’efficacité dramaturgique.

Le Baise – Main : une grande « pièce – bouffe ». Dans les deux sens du terme.

Dominique Lurcel



© photo Philippe Guigo

L’Auteur : Manlio Santanelli Manlio Santanelli est l’un des derniers maillons de la grande tradition de la Comédie Napolitaine, et l’une des figures les plus marquantes de la scène italienne contemporaine, dans la lignée d’Eduardo de Filippo et de Dario Fo.

Naissance à Naples, en 1938. Etudes classiques, puis études de Droit.

Travaille à la RAI jusqu’en 1980, date à laquelle sa première pièce, Issue de secours, représentée dans toute l’Italie puis, ultérieurement, en Europe (en France dans une mise en scène de Pierre Ascaride), va rencontrer un grand succès et récolter plusieurs prix de théâtre.

Depuis, il est constamment présent sur les scènes européennes . Plus de vingt pièces, toutes représentées, la plupart éditées et traduites en plusieurs langues ; Multiples transmissions radiophoniques et télévisuelles. On citera entre autres :

Les souffrances d’amour. Prix spécial du Jury du Prix Italia 1988.

Reine Mère. Prix IDI 1985. Représentée dans toutes les grandes villes d’Europe pendant 12 ans.

Pulcinella. Tournée USA, Canada, France (Théâtre du Rond-Point)

Troubles de mémoire. 1988. Paris 1994.


Le Baise – Main (1993) a reçu, dès sa création sur les scènes napolitaines et romaines, un accueil très chaleureux, et vient d’être repris à Naples dans le cadre des manifestations du bicentenaire de la République Parthénopéenne.

La mise en scène de Dominique Lurcel était une création en France .

 

(…) Cette pièce-bouffe allie burlesque et drame. (…) Mise en scène par Dominique Lurcel dont on admire l'efficacité, cette pièce peint la cruauté qui n'a ni époque ni frontière (…).

Avant-Scène Théâtre

Critique L’HUMANITÉ du 19 juillet 2004


Contre la faim l’esprit ne peut rien

Quand une femme bourreau rencontre sa victime masculine.



Le Napolitain Manlio Santanelli, qui s’inscrit dans la lignée d’Eduardo de Filippo ou de Dario Fo, a écrit le Baise-Main en 1993. La pièce, mise en scène par Dominique Lurcel, se joue au Théâtre du Bourg-Neuf (1). Elle a pour toile de fond 1799 et la Première République napolitaine créée par des jacobins - nourris des espoirs et idéaux de la Révolution française - qui ne tiendra guère le peuple est alors " impressionné par les anathèmes de l’Église ", et il a faim. Bientôt, les jacobins sont pourchassés, tués.

En haillons couleur terre (on doit la véracité des costumes et la scénographie à Élisabeth de Sauverzac), Antonia Bosco est Janara, femme encore jeune épuisée par sa progéniture en nombre, et par un mari rustre, violent (dont on entendra juste le chant féroce) qui exige d’être repu au lit et d’avoir le ventre plein, fût-ce de viande humaine. Janara décrira à mots rudes, souvent d’argot, son état de nécessiteuse, enviant la douce vie, toilettes, mets fins et hommes respectueux, des femmes de haut rang. Au-dessus de sa tête, au plafond, le squelette d’un âne. Au sol, un sac en toile de jute s’agite : en fait, un jacobin qui doit tout bonnement servir de repas.

On se permettra une réserve sur la toute première partie de la pièce, quand soliloque Janara : un personnage (Antonia Bosco, par ailleurs étonnante) d’emblée un peu trop caractérisé, quand l’atmosphère diffusée par le texte est en train de se fixer par pallier. Mais cela est fort peu auprès du pari réussi de l’ensemble : rendre incroyablement vivant un face-à-face insolite entre une femme bourreau et sa victime masculine ; entre une femme si assaillie de pauvreté qu’elle ne perçoit plus la monstruosité de son acte ; entre cette femme-là et un esprit éclairé (Xavier Guittet, tout en retenue à même de refléter le courage constant de qui est sûr de mourir.) qui a cru, et veut croire fortement en la révolution, en l’humanité surtout. Le voilà sur le point de finir aux petits oignons ! Ou alors autrement ? Il demande à choisir, au moins cela ! Le burlesque, on le voit, ne manque pas d’irriguer le drame. Avant les coups de couteau, le jacobin veut être endormi. par un conte, (" ainsi sa chair sera plus tendre ! ") lequel est énoncé par une Janara (Antonia Bosco a bien des ressources) soudain adoucie par son récit. et de ce qu’un homme l’écoute enfin ! Son bouleversement touchera à son amère et déroutante acmé à l’instant du baise-main, titre éponyme d’une pièce qui mérite d’être vue.

Aude Brédy




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