MISTERO BUFFO CARAÏBE
Traduction : Daniel bonetti, Agnès Gauthier, Ginette Herry, Claude Perrus
Mise en scène : Dominique Lurcel
Assistant à la mise en scène : Guillaume Ledun
Scénographie : Elodie Barthélémy
Lumière : Philippe Lacombe
Costumes et accessoires : Elisabeth de Sauverzac
Régie générale : Laurent Vergnaud
Jeu : Mimi Barthélémy, José Dalmat, James Germain, Sylvie Laporte, Békaté Meyong Patrick Womba, Marius Yelolo Reprises des rôles : Micheline Dieye, Guillaume Ledun, Marianne Mathéus, Jacky Sapart
Co-production : Passeurs de Mémoires - Théâtre de Choisy-le-Roi Paul Eluard - Le Bateau Feu Scène Nationale de Dunkerque - Avec le soutien du Conseil Général du Val-de-Marne et de l’ADAMI - Cie Subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication - Drac Ile de France.
Création au Théâtre de Choisy le roi (1998).
Théâtre de la Tempête (Cartoucherie de vincennes - Paris) tournée en France,
martinique, guadeloupe et Bénin (1998-1999).
56 représentations
Tract aux spectateurs
Parleries : histoires racontées au moyen-âge, dans les rues, sur les places, par des milliers de jongleurs des villes d’Europe, collectées, retranscrites et jouées par Dario Fo depuis 25 ans. Episodes de la vie et de la Passion du Christ (Mistero), vus par les yeux du peuple (Buffo), transmis dans le langage des exclus, des “Vilains”.
ici, un ivrogne donne sa version des Noces de Cana ; des curieux envahissent un cimetière pour assister au miracle annoncé de la résurrection de Lazare ; dans une auberge, à Emmaüs, le Fou rencontre la mort venue chercher Jésus et lui apprend la vie ; Le Pape Boniface VIII, incarnation de la toute-puissance de l’Eglise, se retrouve brusquement placé sur un chemin face à un inconnu qui porte une croix... Marie, elle, constate que son fils est en âge de lui donner des petits enfants puis, plus tard, mère flouée, rompt définitivement avec le Ciel. Quand à Jésus, il prend la parole pour célébrer, ici les bienfaits du vin, là les vertus de la révolte contre le “Padre Padrone” : Text à la fois poétiques, politiques et comiques, qui, en donnant la parole aux exploités, affirment du même coup leur dignité si souvent bafouée.
Il y a trois ans, au cours d’un voyage en Haïtï, j’ai été confronté, dans les rues de Port-au-Prince, à un Mistero Buffo quotidien : même société médiévale aux violents contrastes, villas des “Padroni” et immense bidonvilles ; mêmes espoir en Jésus des miséreux, espoir inscrit partout jusque sur les carrosseries des “tap-tap” ( mini-bus Haïtïens) ; même énergie collective, même affirmation de la dignité de l’homme au sein du plus tragique dénuement ; même rire de survie, dernière arme pour conjurer la misère.D’où ce désir d’inscrire les “parleries” de Dario Fo dans cette réalité-là. D’où cette tentative de rencontre - ludique - entre les damnés de la terre d’hier et ceux d’aujourd’hui.
Le jongleur est donc ici créole. Vilain parmi les Vilains. Devant ses frères assemblés, il convoque la “Parole de Nuit” qui sera tour à tour individuelle et collective. Il est le meneur de jeu, le maître des histoires. Même si d’autres paroles, parfois, relaient la sienne, tout part de lui et aboutit à lui : il est le point de rencontre et l’incarnation de deux grandes traditions orales, l’européenne et l’antillaise, auxquelles ce spectacle rend hommage.
Dominique Lurcel 1998
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