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TISSER LES VIVANTS

Mise en scène : Dominique Lurcel

Jeu : Lisette Malidor

Musique : Christine Kotschi

Costumes : Elisabeth de Sauverzac

assistée d'Angèle Levallois

Une proposition de la Cie Passeurs de mémoires - avec le soutien du Conseil Général des Côtes d’Armor

Création le 14 septembre 2008 au château de la Roche Jagu (22)

© Dominique Lurcel
 

Ce magnifique texte, sombre et éclatant à la fois, aux allures de genèse apocalyptique, a été écrit en résidence au domaine de la Roche Jagu en 2007.

Le Texte

Yule raconte toujours l’Histoire de la même façon.

On ne sait pas quel âge a Yule.

Certains disent il, d’autres elle, en parlant de Yule.

Yule-même, en parlant de Yule, dit, il ou elle : c’est qu’il n’existe pas de troisième genre dans notre langue… Ou alors, un genre neutre. Ce que Yule n’est pas.

Yule commence toujours ainsi :

Au début, les premiers humains étaient contents. Au début !

Ils s’appelaient les Premiers.

Ils étaient femme et homme à la fois. Unique et deux à la fois.

J’étais de ceux-là

.../...

Note d'intention

Ainsi commence Tisser les vivants. Un personnage homme/femme. Un conteur/conteuse : l’adresse au public est clairement affirmée …

Un texte à première lecture assez déroutant, étrange, et qui se révèle très vite dans sa limpidité. Un univers en apparence assez tragique, et finalement plutôt jubilatoire.

Bref, un texte de Nathalie Papin, qui concentre, dans sa brièveté, l’essentiel de ses thèmes de prédilection - la destruction et la résilience, le rôle fondamental des rencontres, de l’interaction des êtres, et le pouvoir du verbe, et de l’imaginaire.

Une cosmogonie qui renvoie à l’univers des chapiteaux romans et de Jérôme Bosch, monstrueux et burlesque, et dont le sourire n’est jamais absent.

Un très beau cadeau pour une comédienne (ou un comédien…), et pour le public : Lisette Malidor, comédienne inclassable, d’une étrange beauté, danseuse à la gestuelle ample et curieusement mystique, donne à ce texte toute sa dimension : quasi-sacrée, archaïque et drôle, tout à la fois.

Dominique lurcel

 

Jeu : Lisette Malidor

© D.R.

Lisette Malidor a été révélée par le Music-Hall. Entre 1970 et 1985, elle est la tête d’affiche des lieux parisiens les plus célèbres de revues : vedette de celle du Casino de Paris (mise en scène par Roland Petit) de 1970 à 1976,, puis de « Follement », au Moulin-Rouge, de 1976 à 1979, des « Folies de Paris », puis de « Hello Paris » aux Folies Bergères, à partir de 1983.

Mais elle aime aussi les textes, la poésie. Très tôt, elle enregistre un récital Baudelaire/Apollinaire chez CBS. Elle dit Césaire, Senghor au Théâtre Noir, à Paris, et Pierre Louÿs, au Théâtre des Champs-Elysées .

Elle joue Andromaque, sous la direction d’Anne Delbée - avec qui elle jouera aussi Claudel (La Ville) -, Molière (Amphitryon, mis en scène par Marcel Maréchal), Gozzi (Le monstre Turquin, mis en scène par Pétrika Ionesco), Genet (Le Balcon, au théâtre de l’Odéon, mis en scène par Luis Pasqual). Elle travaille à plusieurs reprises sous la direction de Philippe Adrien…

On la retrouve dans le domaine du chant, comédie musicale et opéra, sous les directions de Danièle Ory (Offenbach, Nino Rota..), de Louis Erlo (Les Contes d’Hoffmann, à l’Opéra de Lyon)…

Elle a tourné au cinéma dans des films de Joseph Losey, Jean-Claude Missiaen, Serge Leroy…

Depuis 2003, elle joue dans « Les Monologues du vagin », dans la mise en scène d’Isabelle Ratier (Théâtre de Paris, reprise, tournées depuis 2004 jusqu’à ce jour)

 

Lettre de Nathalie Papin

Ce jour du 14 septembre 2008, quelque chose a eu lieu au domaine de la Roche-Jagu.

J’ai vu une femme fertiliser mes mots à grands pas sur une prairie devenue théâtre.

Je l’ai vue « Tisser des vivants » en souriant, je l’ai vue y croire et j’ai vu les gens assis dans la prairie y croire.

J’ai vu sur son visage tous les visages des « premiers humains », effrayés et fiers d’en avoir été. J’ai vu les visages de tous ceux qui ont suivi dans la terreur ou la joie. J’ai vu le visage de l’enfant sur le sien, l’enfant des questions et du regard toujours neuf. J’ai vu la jeune fille pousser la femme pour passer en riant …

J’ai vu plus que cela, j’ai vu une comédienne, rendre les mots chair qui m’ont tant empêché de dormir. Ces mots par elle ont éclos, il y avait la magie du nouveau-né. J’ai su ce que j’avais écrit ce jour-là : j’ai su pourquoi ces mots avaient choisi de me traverser avec violence.

J’ai su que ce que j’avais à donner par ces mots ne pouvait l’être que par quelqu’un d’autre, capable de les donner à grandes brassées généreuses et sensuelles.

La subtile et espiègle Lisette Malidor a comblé un auteur.

Nathalie Papin

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